Des interventions politiques importantes lors de ce Conseil de CREA sur les questions du pôle métropolitain, de l’hippodrome des Bruyères, des antennes, du budget, du Palais des sports.
[D1] Pôle métropolitain , statuts, désignation des représentant-es
Vote : CONTRE
Cyrille Moreau indique qu’au premier conseil de CREA en 2010, les élu-es EELV avaient défendu le principe d’une gouvernance en cohérence avec la loi en matière de démocratie comme en matière de développement durable.
En matière de démocratie, ce syndicat mixte fermé tel que prévu par la réforme des collectivités territoriales Sarkozy n’est qu’une strate administrative supplémentaire. Pire, c’est une structure de 3e niveau, qui risque d’aboutir au dessaisissement des Conseils communautaires sur les grandes questions de territoire !
En matière de développement durable, c’est par la mobilisation des pouvoirs publics qu’on luttera contre l’étalement urbain, en coordonnant politiques publiques et bassin de vie des habitants. Ici la formule proposée ne répond ni aux enjeux de gouvernance, ni à celui de promotion du développement durable.
Enfin, l’ambigüité reste entière sur le traitement des questions des déplacements : on nous propose de développer les transports en commun alors que le Président de la CASE a l’ intention de faire porter par le Pôle la question de l’A28-A13 et qu’il s’est toujours opposé à la réouverture de la ligne ferroviaire Rouen-Evreux desservant Louviers et Val-de-Reuil, lui préférant les projets portés par la LNPN…
L’ambigüité est forte aussi en matière économique : on nous parle des filières économiques. Nous ne nions pas leur importance mais dénonçons au contraire l’accent exclusivement mis sur la logistique. Or la réalité est que les zones sont conçues pour se passer des dessertes ferroviaires et s’appuyer en priorité sur le mode routier et en particulier le projet d’A28-A13, perçu comme l’infrastructure structurante de ce territoire.
Le groupe des élu-es EELV de la CREA vote contre les statuts de ce pôle et défendra, sur chaque projet que cette instance traitera, sa vision alternative pour promouvoir un modèle de développement durable.
[D2] ADEAR ; convention d’objectifs et subvention 2012
Vote : conditionné au vote d’un amendement : POUR
David Cormand redit qu’en 2010 et 2011, le groupe EELV a demandé l’inscription de nouveaux axes dans la convention d’objectifs :
– Un sur la conversion écologique des secteurs industriels (comment l’engager pour préserver les emplois et les renforcer, voire les rendre plus compétitifs ?) ;
– L’autre sur la prospection des secteurs de l’économie verte (habitat écologique, énergies renouvelables, train que l’agglomération doit vite prendre).
Sans effet, alors qu’il nous semble dans le contexte crise économique et sociale de mettre l’ADEAR au service de la prospection en matière de conversion écologique appliquée à nos entreprises, car il n’y aura sans doute pas d’autre chemin que celui-là pour sécuriser et renforcer nos emplois. Or le discours de promotion du « tout logistique » est resté le même. Nos entreprises, elles, sont rattrapées par la crise de la mondialisation et ferment. Elles continueront d’être impactées par les événements à venir.
Le groupe dépose lors de cette séance un amendement écrit qui reprend pour la 3e année ses propositions faites au Conseil de CREA avec l’exploitation des moyens de promotion de l’ADEAR sur ces secteurs pour notamment élaborer un état des lieux, proposer un plan d’actions, favoriser l’émergence d’un pôle d’excellence de l’économie verte sur notre territoire ; une personne dédiée avec des moyens d’interventions (mise à disposition des outils habituels sur les axes proposés) pour assurer cette mission.
[D3] Parc Expo de la CREA ; Réhabilitation des halls ; Marché de maîtrise d’œuvre
Vote : ABSTENTION
En cohérence avec leur vote en conseil du 28 mars 2011, les élu-es EELV de la CREA s’abstiennent sur cette délibération : ils avaient exprimé leurs plus grandes réserves sur la faiblesse du niveau de qualité environnementale arrêté sur ce projet, qui aurait pu être exemplaire, et avaient dénoncé l’absence de certification Haute Qualité Environnementale (HQE), concluant à leur abstention.
[D9] Parc du Champ de courses des Bruyères ; Reconnaissance de l’intérêt communautaire
Vote : POUR
Pascal Magoarou s’inscrit dans la ligne politique du conseil municipal de Rouen (27/01). Il dénonce l’appauvrissement du projet annoncé, à la lecture de la délibération proposée, très différente de la fiche-action inscrite au contrat d’agglomération.
L’objectif de la reconversion du plus important poumon vert en cœur d’agglomération, partagé par l’association de riverains, est de le transformer en parc naturel urbain permettant la pratique sportive, la promenade et la détente dans un site au paysage et à la biodiversité préservés, en l’inscrivant dans une démarche de développement durable pour ses valeurs sociales, écologiques, culturelles et pédagogiques. C’est pourquoi ce projet doit être conçu dans son ensemble, en intégrant tous ces aspects, et non morceau par morceau, tel un patchwork, en fonction des urgences. La délibération présentée en Conseil du 30 janvier est focalisée sur « la fonctionnalité sportive », du site et notamment sur l’aménagement de 6 terrains de sports « dont la majeure partie sera en synthétique », ainsi que sur le transfert de propriété entre la ville de Rouen et la CREA. Nous ne retrouvons pas dans cette démarche le projet global initialement annoncé et nous sommes de ce fait particulièrement inquiets sur la cohérence des aménagements qui seront réalisés sur le site.
Comme déjà demandé, nous souhaitons que soit engagée l’élaboration d’un programme global d’aménagement de ce site exceptionnel, et non une démarche au coup par coup comme sur les terrains de sport. Soutenant la reconnaissance de l’intérêt communautaire du projet mais regrettant l’absence d’approche globale des aménagements, le groupe EELV de la CREA est amené à s’abstenir sur cette délibération.
[D22] Palais des sports ; Dénomination et contrat de nommage / partenariat
Vote : CONTRE
Jean-Michel Bérégovoy a entamé son intervention en faisant référence aux œufs en chocolat de ses souvenirs d’enfance, et à la surprise qu’ils contenaient toujours, finalement difficile à monter, puis une fois montée, d’utilisation complexe… Il a continué en indiquant qu’à l’ouverture du dossier de délibérations dela CREA, les écologistes avaient cru là aussi à une surprise. »
« Mais on n’est pas ici pour parler de ces publicités célèbres, chères têtes blondes à l’appui et huile de palme en moins… On ne parlera évidemment pas de la qualité de l’équipement, on ne parlera pas de la recherche d’une équipe au moins égale au coût de l’investissement, on ne parlera pas de l’entreprise choisie, parfois décrite comme une ONG on ne parlera pas des principes qui ont guidé ce projet : un effort des contribuables qui se compte en millions alors qu’on pense aujourd’hui que cet argent vient du privé ; un partenariat surprenant, issu de la famille des PPP, aujourd’hui pourtant plus vraiment considérés comme des cadeaux pour les collectivités.
Les valeurs de service public, les convictions politiques de gauche avaient auparavant servi nos choix sur la question de l’eau, et de son retour en régie publique directe, et nous nous en étions félicités.
C’est exactement pour ces valeurs que le groupe EELV de la CREAvote contre cette délibération, et contre cette position prise parla CREA de nommage et de partenariat, que beaucoup en externe n’ont pas compris, et qui ne correspond pas à la vision du sport pour tou-te-s ! » a-t-il ajouté.
Ce choix vient clore une série de décisions qui questionnent au delà de notre famille politique :
– la décision initiale dela CARde réaliser un Palais des Sports, forte des résultats du Club de Basket et vision élargie pour un fonctionnement équilibré ;
– la décision du précédent Maire de Rouen d’affecter les parcelles foncières réservées au Palais des sports à la construction des Docks76, et on connaît la suite (15 M€ de nouvelles parcelles foncières) ;
– la décision récente dela CREAde poursuivre la réalisation de cet équipement en dépit de l’absence d’un programme concret d’occupation du site. Dans ces temps de crise où les dépenses sociales se font à euro constant, n’y avait-il pas d’autre priorité ?
C’est ce cadre qui amené au recours aux partenariats privés pour réduire l’impact pour le contribuable, et au naming qui rappelons-le est un outil marketing nouveau pour les grands groupes visant les publics cibles que sont les jeunes en associant par exemple sport et produits kinder.
[D30] Prospective financière à 10 ans
Pas de vote (Communication du Président)
Une prospective est présentée, déclinant trois scenarii (haut, intermédiaire, bas) de prospective financière de la CREA. Cette présentation répond à une demande du groupe des élu-es EELV formulée à plusieurs reprises en Conseil et permet d’engager le débat sur nos priorités politiques.
– D’abord nous soutenons l’augmentation du taux du Versement Transport. Contre la gratuité des transports défendue par nos collègues communistes, nous militons néanmoins pour un service public de qualité et assumons la logique qui consiste à faire peser l’effort sur les entreprises plutôt que sur les usagers.
– Dans un autre registre, nous restons surpris de l’évolution tendancielle de la DGF sur les 10 prochaines années (baisse de 1,5% par an). C’est une attitude prudentielle qui laisse penser que le futur gouvernement mettra un terme aux transferts massifs de charges opéré par le gouvernement actuel aux collectivités locales, via les masses libérées par la remise en question des niches fiscales.
– L’évolution de la TEOM progresse au rythme de 5%, faisant passer cette taxe de 36 M€ en 2012 à 56 M€ en 2021 ! Cette hausse vertigineuse de 55% en 10 ans interroge sur notre politique de gestion des déchets. Le choix qui a été fait d’organiser la gestion des déchets autour de l’incinération n’est pas pertinent, tant d’un point de vue environnemental que fiscal. Notre agglomération, en dépit des amortissements qui restent à réaliser sur l’usine de Vesta, devrait dès à présent engager un virage vers la réduction massive à la source des déchets, articulée avec un fort accroissement du tri, l’un des outils pour y parvenir pouvant être une réforme fiscale conduisant à remplacer la TEOM par la redevance spéciale incitative.
– En matière de transports collectifs, nous sommes particulièrement déçus par la faiblesse de l’ambition, car si 2012 se distingue par un investissement significatif à 122 M €, ce qui conduira notre groupe à voter tout à l’heure le budget transport, il décroît très rapidement jusqu’à atteindre 6,6 millions d’euros en 2021, soit une division par 18 de l’effort d’investissement, et si on raisonne en moyenne par trois avec un investissement annuel de 44 millions d’euros. Ce n’est évidemment pas acceptable compte tenu des importants problèmes de pollution liés à l’activité automobile ici, de la saturation progressive des infrastructures de déplacements et de l’envolée du prix de l’essence qui impose d’offrir à nos concitoyens une alternative au modèle dominant de la voiture individuelle ! Vous comprendrez notre profond mécontentement, et que nous demandions à revoir le programme de développement des transports collectifs à dix ans. Nous défendons une accélération de la réalisation des projets de tram train, le développement des TCSP Est Ouest sur les plateaux nord et la rive gauche, le développement des lignes de bus et notamment des couloirs bus et enfin l’accélération de la réalisation d’un réseau de parkings relais dit P+R, notoirement insuffisant et sans lequel il n’est pas possible de développer une politique alternative à la voiture cohérente.
En conclusion, nous nous exprimons donc pour un scénario intermédiaire avec un effort accru sur les transports collectifs visant à résorber les maillons manquants précédemment évoqués, sans lesquels notre réseau de transports en commun ne sera pas en mesure d’offrir une réalité alternative à la voiture.
[D31] Budget Primitif 2012
Vote : POUR avec dissociation de vote sur le budget ZAE (CONTRE)
Contrairement à leur vote des années précédentes, les élu-es écologistes voteront pour le budget des transports pour tenir compte de l’effort réalisé cette année en matière d’investissements. Néanmoins, ils indiquent d’ores et déjà leurs inquiétudes pour les années avenir au vu de la faiblesse relative des investissements programmés dans la prospective financière à dix ans.
Concernant le budget des zones d’activités économiques (ZAE), les élu-es écologistes confirment leur vote contre des années antérieures. En effet, malgré d’importants changements dans les dépenses engagées, le poids (relatif) des zones d’activités économiques qui sont aménagées en périphérie des centres urbains, sur des terres agricoles et des espaces naturels, se maintient.
[D35] Palais des Sports ; Choix du candidat
Vote : ABSTENTION
Conformément à leur vote sur le mode de gestion et sur les montants de marché de maitrise d’œuvre (janvier 2011) les élu-es s’abstiennent sur cette délibération.
Ils ont ainsi rappelé à plusieurs reprises leurs doutes sur la nature du projet et son lien avec les acteurs associatifs, l’utilité de ce Palais des Sports et de son programme de fonctionnalité, dans le cadre d’un mode de gestion qui impactera le monde sportif pendant les années à venir.
Les montants engloutis dans ce projet, dont nous ne referons pas l’histoire maintenant, impacteront aussi malheureusement la pratique amateure, vectrice de lien social et de progrès sanitaire pour nos habitant-es, pendant longtemps.
[D38] Antennes-relais ; Convention d’occupation avec les opérateurs, Charte
Vote : CONTRE
Pascal Magoarou rappelle le contexte : une démarche est en cours depuis plusieurs mois, dans la suite de celle menée par la Ville de Rouen, pour élaborer avec les communes de l’agglomération, les opérateurs, les associations concernées, un processus de concertation aboutissant à un accord sur une charte-type, puis une convention-type d’occupation pour les antennes-relais de téléphonie, avec l’objectif de mieux organiser les relations entre les communes et les opérateurs et d’harmoniser cette démarche au sein de l’agglomération.
Or les élu-es EELV de la CREA découvrent une délibération soudainement inscrite à l’ordre du jour du conseil de CREA du 30 janvier. C’est avec stupeur et déception que s’arrête ainsi un processus prometteur, après Paris ou d’autres villes qui ont fait le choix courageux de prendre leurs responsabilités en matière de politique d’implantation des antennes et de limitation des niveaux d’exposition de la population aux ondes électromagnétiques qu’elles émettent. Nous signons aujourd’hui un chèque en blanc aux opérateurs à l’issue d’un travail où les écologistes de la CREA, par la voix de leur Vice-président à l’environnement, avaient défendu le principe d’une charte type et d’une convention intégrant le principe de précaution et la valeur limite d’exposition de 0.6V/m, recommandée notamment par le Conseil de l’Europe, qui se situe bien en deçà de la réglementation française existante, particulièrement laxiste sur le sujet ! L’Italie, la Pologne, la Chine ou la Russie ont des normes beaucoup plus strictes que la France ! Le groupe EELV vote contre cette délibération !
En bureau CREA :
[D38et D40] Plaine de la Ronce ; acquisitions / Bois Guillaume et Isneauville
Vote : CONTRE
Conformément à ses votes précédents, le groupe EELV se positionne systématiquement contre les transactions effectuées dans le cadre du développement de la zone d’activité extensive de la plaine de la Ronce, qui contribue à l’étalement urbain, sans raccordement aux transports en commun structurants, à l’opposé du développement économique préconisé par les écologistes pour transformer notre agglomération au travers de la reconversion écologique, tant sur l’aspect environnemental (lutte contre le réchauffement climatique) qu’urbanistique (densification et reconstruction de l’agglomération sur l’agglomération) qu’économique (économies vertes et développement du tertiaire de haut niveau en connexion centrale avec son agglomération).
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